Tendinopathie d’Achille : Symptômes, Diagnostic et Traitement par QSM et Renforcement
Douleur au tendon d’Achille ? Découvre les causes, symptômes et traitements efficaces (QSM, exercices) pour une reprise durable de la course à pied.
6/10/20256 min read


Tendinopathie d'Achille : Comprendre, Diagnostiquer et Traiter une Pathologie d'Adaptation Fréquente
La tendinopathie d'Achille est l'une des blessures les plus courantes chez les coureurs et autres athlètes impliquant des sauts et des propulsions. Elle se caractérise par une douleur au niveau du tendon d'Achille, souvent perçue comme une pathologie d'adaptation résultant d'une surcharge mécanique qui excède la capacité du tendon à se renforcer et à tolérer ce stress.
Le tendon d'Achille est le plus grand tendon du corps, reliant les muscles du mollet (gastrocnémiens et soléaire) à l'os du talon (calcanéum). Il joue un rôle essentiel dans la marche, la course et le saut, notamment lors de la phase de propulsion.
Il est important de noter qu'une tendinopathie peut être corporéale, affectant le corps du tendon, généralement entre 2 et 6 cm au-dessus de l'insertion, ou insertionnelle, touchant la zone d'attache du tendon sur le calcanéum. Les tendinopathies, qu'elles soient corporéales ou insertionnelles, peuvent être associées ou non à des processus dégénératifs. La tendinopathie insertionnelle est souvent considérée comme une tendinopathie compressive, potentiellement aggravée par des positions de flexion dorsale de la cheville qui compriment le tendon contre le calcanéum. Où la tendinopathie corporéale a plutôt une origine liée à une charge trop importante, la tendinopathie insertionnelle peut être due à des amplitudes trop grandes. enfin on peut aussi retrouver des tendinopathies insertionnelles dont la cause est liée au syndrome de Haglund.
Diagnostic : L'Histoire et l'Examen Clinique
Comme pour de nombreuses blessures en course à pied, le diagnostic de la tendinopathie d'Achille repose principalement sur l'histoire du patient et un examen clinique ciblé
Les symptômes typiques incluent :
Une apparition généralement progressive de la douleur.
Une douleur localisée : entre 2 et 6 cm au-dessus de l'insertion pour une tendinopathie corporéale, ou précisément à l'insertion sur le calcanéum pour une tendinopathie insertionnelle.
Une raideur ou douleur marquée lors des premiers pas le matin.
Une douleur qui s'atténue souvent avec l'échauffement pendant l'activité, mais peut réapparaître avec l'augmentation de l'intensité ou de la durée.
Une perte de fonction, notamment lors des activités impliquant une propulsion sur la pointe des pieds.
Un épaississement ou un crépitus peut parfois être observé ou palpé
.
L'examen clinique objectif cherchera à reproduire la douleur du patient par des tests spécifiques :
Palpation du tendon :
Très localisée sur la portion douloureuse. La palpation de l'insertion est particulièrement pertinente pour la tendinopathie insertionnelle. La palpation rétro-achilléenne est plus pertinente pour la bursopathie rétro-achilléenne.
Test de saut unipodal :
Souvent douloureux. Une absence de douleur aux sauts peut aider à exclure une tendinopathie corporéale ou insertionnelle.
Royal London Hospital Test :
Palpation du point douloureux en flexion plantaire, la douleur diminue lorsque le tendon est mis sous tension en flexion dorsale Ce test utilise une logique similaire à celle du Test de fasciapathie plantaire.
Étirement en flexion dorsale :
Peut être douloureux210.
Contracté/relaché en flexion plantaire :
Il peut être douloureux, surtout en position de flexion dorsale en mise en charge pour la tendinopathie insertionnelle.
L'imagerie (IRM, scintigraphie):
Elle est généralement considérée comme une étape secondaire dans la démarche diagnostique et n'est envisagée que si les résultats sont susceptibles de modifier le plan de traitement. Les "trouvailles fortuites" sur l'imagerie de personnes asymptomatiques sont fréquentes et les changements tissulaires ne sont pas toujours associés à la douleur.
Traitement :
La Quantification du Stress Mécanique (QSM) et la Mécanothérapie:
Le traitement des tendinopathies d'Achille, comme celui des autres pathologies d'adaptation, repose fondamentalement sur la Quantification du Stress Mécanique (QSM). La QSM consiste à ajuster la charge d'entraînement (volume, intensité, dénivelé, type de surface, etc.) pour qu'elle se situe dans la zone d'adaptation du tissu lésé, permettant la récupération et le renforcement sans dépasser sa capacité maximale. C'est considéré comme la base du traitement, représentant environ 80% de l'intervention nécessaire5.
Principes clés du traitement :
Quantification du Stress Mécanique (QSM) : C'est le pilier central. Il s'agit de moduler les contraintes pour permettre au tendon de récupérer tout en stimulant l'adaptation.
Réduire temporairement les activités qui provoquent une douleur significative.
Diminuer l'intensité, la vitesse, les côtes (montées et descentes) et les sauts.
Ajuster le volume d'entraînement et potentiellement fractionner les sorties avec des minutes de marche.
La douleur ressentie pendant l'activité doit rester à un niveau très bas, idéalement 0 sur 10, surtout au début. Pour les tendinopathies, une douleur inférieure à 3/10 pendant l'exercice peut être acceptable lors de la progression, mais la phase initiale vise 0/10.
Augmenter la cadence de course (pas par minute) peut aider à réduire la charge sur le tendon.
Renforcement (Mise en charge contrôlée / Mécanothérapie) : L'exercice est une forme de mécanothérapie, un stress contrôlé qui stimule les cellules du tendon et favorise la réparation et le remodelage. C'est crucial pour solidifier le tissu et augmenter sa tolérance future au stress mécanique. Le renforcement des muscles du mollet (gastrocnémiens et soléaire) est essentiel.
◦
La progression des exercices doit être graduée. Un échauffement préalable peut être bénéfique.
Différents types d'exercices peuvent être utilisés :
Isométrique :
Utile en phase aiguë ou subaiguë pour réduire la douleur.
Lent et lourd (Heavy Slow Resistance - HSR) ou Isotonique :
Vise à augmenter la force.
Dynamique / Pliométrique :
Pour améliorer le stockage et la restitution d'énergie
Fonctionnel :
La reprise progressive de la course à pied elle-même est une forme d'exercice fonctionnel, essentielle pour adapter le tendon aux contraintes spécifiques de la course. La course peut être débutée tôt dans la rééducation, dès que la marche est possible avec une douleur modérée.
Aides:
Talonnettes : Peuvent aider à décharger l'insertion en réduisant la mise en tension du tendon.
Chaussures : Les chaussures avec un bon amorti et un certain "drop" (différence de hauteur entre le talon et l'avant-pied) peuvent réduire la charge sur le tendon.
Taing
Autres Modalités (Secondaires) :
Moins centrales mais peuvent compléter l'approche principale, souvent si l'amélioration est lente.
Étirements : Du fascia plantaire et du mollet peuvent être utilisés, notamment pour désensibiliser les tissus ou s'il existe une raideur marquée.
Thérapie manuelle / Massage : Peuvent aider à la désensibilisation des tissus.
Ondes de choc : Peuvent être envisagées si la condition ne s'améliore pas après environ 8 semaines.
Orthèses plantaires : Généralement pas avant 12 semaines et pour une utilisation à court terme (quelques semaines à quelques mois).
Infiltration de cortisone : Souvent considérée comme une option de dernier recours, à tenter d'éviter si possible, et si nécessaire, à utiliser le plus loin possible dans le processus de traitement en raison des risques potentiels.
Gestion des facteurs de risque : Éducation sur la douleur, gestion du poids, contrôle du diabète. Certains médicaments (cortisone, fluoroquinolones, statines, AINS) peuvent potentiellement induire ou aggraver des problèmes tendineux.
Progression et Prévention
La guérison d'une tendinopathie prend du temps, car elle implique une adaptation structurelle et une augmentation de la tolérance du tendon au stress mécanique. L'amélioration clinique (réduction de la douleur, amélioration de la fonction) peut être observée avant les changements structurels visibles à l'imagerie.
Le retour à la course doit être progressif et guidé par la QSM, en restant attentif aux signes et symptômes pour éviter une nouvelle surcharge. L'objectif est de permettre une reprise complète de l'activité sans douleur durable.
Pour prévenir les récidives et autres blessures liées à la course, le renforcement musculaire est la méthode la plus efficace. Un programme de renforcement adapté, intégrant potentiellement des exercices de force, de puissance et de pliométrie, peut améliorer l'économie de course, la résilience physiologique et augmenter la tolérance du système musculo-squelettique au stress mécanique.
En conclusion, la tendinopathie d'Achille est une blessure de surcharge qui répond favorablement à une approche axée sur la Quantification du Stress Mécanique et la mise en charge progressive du tendon par des exercices spécifiques. La patience, l'écoute du corps et une progression adaptée sont les clés d'une guérison durable et d'un retour réussi à la course à pied.
Tu veux progresser sans te blesser ? Discutons-en.
Si tu débutes la course à pied, que tu veux avancer sereinement ou que tu cherches un accompagnement personnalisé, tu es au bon endroit.
Remplis le formulaire ci-dessous pour qu’on prenne un rendez-vous téléphonique.
Lors de cet échange, on prendra le temps de faire le point sur ta situation, tes objectifs et tes besoins.
Je te recontacterai rapidement pour voir comment je peux t’accompagner au mieux.
