L'Endurance Fondamentale : Le Pilier Invisible de Votre Progression en Course à Pie
Description de l'article de blog :
6/5/20254 min read
En course à pied, l'entraînement ne se résume pas à courir vite. Derrière les records et les performances, se cache une base essentielle, souvent moins spectaculaire mais cruciale : l'endurance fondamentale. Cette qualité est la fondation sur laquelle se construit la capacité à maintenir un effort long et efficace. Dans les différents modèles d'entraînement, comme l'approche polarisée, elle occupe une place prépondérante, représentant la majorité du volume d'entraînement.
Pour ceux qui ne voudraient pas tout lire j 'ai fait un résumé en bas de la page.
1. Le Principe : Courir Facile pour Progresser Durablement
L'endurance fondamentale correspond à un effort d'intensité faible à modérée. Elle se situe principalement en deçà du premier seuil ventilatoire (SV1). Le SV1 marque la transition où la respiration commence à s'accélérer légèrement, mais le corps parvient encore à utiliser le lactate produit comme énergie, sans accumulation notable.
Lorsque vous courez en endurance fondamentale :
Votre respiration est aisée, profonde et régulière.
Vous pouvez tenir une conversation confortablement, enchaînant des phrases longues sans être essoufflé.
Votre Perception de l'Effort (RPE) est très faible, généralement située entre 1 et 4 sur 10.
L'intensité est typiquement inférieure à 70-75 % de votre Vitesse Maximale Aérobie (VMA).
Votre corps s'appuie majoritairement sur la filière énergétique aérobie, utilisant principalement les lipides comme carburant.
Il s'agit donc d'un effort qui peut être maintenu sur une durée très longue, potentiellement plusieurs heures en continu, comme lors d'un ultra-marathon ou un triathlon longue distance pour une personne entraînée.
Pourquoi passer autant de temps à courir "lentement" ?
Les bénéfices de l'endurance fondamentale sont multiples et profonds :
Développement des infrastructures aérobies : L'entraînement à faible intensité stimule l'augmentation du nombre et de la taille des mitochondries (les "centrales énergétiques" des cellules musculaires) et la prolifération des capillaires sanguins (qui transportent l'oxygène vers les muscles).
Amélioration du système cardiovasculaire : Elle renforce le cœur, augmentant son volume et son efficacité à chaque battement, ce qui améliore le débit cardiaque et donc l'apport en oxygène aux muscles.
Optimisation de l'économie de course : Courir de grands volumes à faible intensité est l'un des leviers principaux pour améliorer votre économie de course. Cela signifie que pour une vitesse donnée, votre corps consomme moins d'oxygène. Une meilleure économie de course est un déterminant crucial de la performance en endurance, y compris pour les athlètes élite.
Renforcement de l'endurance physiologique : En habituant votre corps à maintenir un effort sur de longues durées, vous développez sa capacité à résister à la fatigue sur les épreuves de longue haleine.
Faible stress mécanique et physiologique : Comparée aux efforts de haute intensité, l'endurance fondamentale impose un stress beaucoup plus faible sur les muscles, les tendons et les articulations. Cela réduit le risque de blessures et de surmenage. C'est aussi un excellent moyen pour récupérer activement après des séances difficiles.
Étant peu contraignante, l'endurance fondamentale peut être pratiquée très fréquemment, permettant ainsi d'accumuler le volume d'entraînement nécessaire.
C'est la capacité aérobie, développée notamment par l'endurance fondamentale, qui constitue le facteur le plus déterminant du succès dans les sports d'endurance.
L'intégration de l'endurance fondamentale est relativement simple :
Le volume prime : La majorité de votre temps d'entraînement hebdomadaire devrait être consacré à cette intensité (souvent 80 % ou plus du volume total dans les modèles polarisés).
Types de séances : Cela inclut vos jogs de récupération, vos sorties longues à intensité modérée et vos footings réguliers.
Contrôle de l'intensité : Fiez-vous à votre perception de l'effort (RPE) (1-4/10) et surtout à votre capacité à parler. Si vous pouvez discuter facilement en faisant des phrases complètes, vous êtes probablement dans la bonne zone (Zone 1). Si vous commencez à avoir du mal et ne pouvez dire que des phrases courtes, vous êtes peut-être un peu plus haut (Zone 2), ce qui reste une intensité modérée mais peut se rapprocher du SV1. La fréquence cardiaque peut être un indicateur, mais elle est très variable selon de nombreux facteurs (chaleur, fatigue, hydratation, etc.). Certain athlètes élites disent que courir en endurance fondamentale c'est être capable de courir en inspirant par le nez et en soufflant par le nez en gardant la bouche fermée. c'est clairement pas le donnée la plus scientifique mais ça peut aider à mieux comprendre.
Fréquence : Ces séances peuvent être effectuées très souvent, y compris quotidiennement.
Durée : Les sorties varient de quelques dizaines de minutes à plusieurs heures pour les sorties longues.
Même si vous préparez des distances plus courtes ou incluez des séances de haute intensité, l'endurance fondamentale reste la base indispensable pour construire le volume et l'économie nécessaires à la performance et à la résistance aux blessures.
L'endurance fondamentale n'est pas juste une façon de courir "lentement". C'est un type d'entraînement précis, basé sur des adaptations physiologiques profondes. En lui accordant la place qu'elle mérite dans votre planification, vous construisez une base solide qui vous permettra d'améliorer votre économie, de résister à la fatigue et de progresser durablement, en minimisant les risques de blessure. C'est un investissement essentiel pour tout coureur visant la performance et la longévité.
Pour ceux qui ne veulent pas tout lire, voici un résumé ludique :
Bref, je fais de l’endurance fondamentale.
Je cours lentement.
Mais je progresse vite.
Mon souffle est calme.
Je peux parler en courant.
Je reste sous mon seuil 1.
Je brûle des graisses.
Je renforce mon cœur.
J’améliore ma foulée.
Je fatigue moins.
Je me blesse moins.
Je cours souvent.
Je récupère mieux.
Je construis ma base.
Je prépare mes perfs.
Bref, je cours facile… pour durer.


