BLESURES EN COURSE À PIED : TROUVER LA VRAIE CAUSE
Charge, répétition ou amplitude ? Découvrez comment identifier le type de stress mécanique derrière les blessures du coureur pour mieux adapter le traitement.
HorizonRunning
6/10/20256 min read


Blessures du Coureur : Identifier le Type de Stress Mécanique en Cause pour Mieux se Soigner
La plupart des blessures en course à pied sont des pathologies d’adaptation liées à une surcharge mécanique. Mais toutes ne se ressemblent pas. Certaines sont causées par une charge excessive, d'autres par la répétition de mouvements, ou encore par des amplitudes articulaires mal maîtrisées.
Dans cet article, découvrez comment :
Classer les blessures selon le facteur de stress prédominant (charge, répétition, amplitude)
Adapter votre entraînement et traitement en modulant les bons paramètres
Appliquer la Quantification du Stress Mécanique (QSM) pour éviter les récidives
Avec des exemples concrets (tendinopathie d’Achille, syndrome de l’essuie-glace, douleurs fémoropatellaires…), ce guide vous aide à mieux comprendre l’origine de vos douleurs et à individualiser votre prise en charge.
La course à pied, bien que bénéfique pour la santé, expose le corps à des contraintes mécaniques répétées. La survenue de blessures n'est pas une fatalité, mais résulte souvent d'un déséquilibre entre le stress appliqué et la capacité d'adaptation des tissus. il y a différentes affections musculosquelettiques chez le coureur comme des pathologies d'adaptation causées par une surcharge mécanique répétée qui excède la capacité du corps à se réparer et à se renforcer1.
La Quantification du Stress Mécanique (QSM) est un concept central pour comprendre et prévenir ces blessures. Elle repose sur l'idée que le corps s'adapte tant que le stress appliqué ne dépasse pas sa capacité d'adaptation. Le stress mécanique appliqué lors de la course est une combinaison de plusieurs éléments : le Type de Stress (lié à la vitesse, à la pliométrie, aux côtes, au volume, à la surface), l'Amplitude du mouvement, le nombre de Répétitions, et la Charge appliquée.
Bien que de nombreuses pathologies spécifiques existent, il est utile, pour les comprendre et adapter le traitement, de considérer quel(s) composant(s) du stress mécanique (Charge, Amplitude, Répétition) semblent être les principaux facteurs contributifs à la surcharge.
Voici une approche pour classer les pathologies d'adaptation en fonction du facteur de stress mécanique dominant :
1. Pathologies liées principalement à la Charge
Ces blessures résultent d'une contrainte mécanique ou d'un impact excessif appliqué de manière répétée, dépassant la capacité de certains tissus à supporter cette charge. L'os et les tissus qui absorbent l'impact sont particulièrement sensibles à ce type de surcharge. Voici des exemples de pathologie liées à la charge
Tendinopathie d'Achille corporéale : Douleur au milieu du tendon, souvent liée à la charge propulsive.
Périostopathie (ou Syndrome de Stress Tibial Médial - SSTM) : Irritation du périoste, potentiellement un continuum vers la fracture de stress, liée à la traction musculo-tendineuse ou à la compression/distraction osseuse répétée.
Fracture de stress : Bris du cortex osseux secondaire à une surcharge mécanique répétée excédant la capacité d'adaptation de l'os.
Syndrome du coussinet graisseux (talon) : Irritation du coussinet sous le calcanéum, souvent par impact direct.
Axe de traitement:
La clé est de réduire la charge mécanique sur le tissu lésé pour permettre l'adaptation.
Bonne Quantification du Stress Mécanique (QSM) : Ajuster le volume et l'intensité en fonction des symptômes (douleur pendant, après, raideur matinale, gonflement).
Diminuer les activités à fort impact comme les sauts et les côtes (montées et descentes).
Couper l'intensité et/ou le volume si nécessaire.
Utiliser la course en piscine ou le vélo comme activités de décharge pour maintenir la forme cardiovasculaire.
2. Pathologies liées principalement à la Répétition
Ces blessures surviennent lorsque des mouvements répétitifs, parfois même sans charge ou amplitude extrêmes, provoquent une irritation ou une fatigue tissulaire. Les frottements ou les micro-traumatismes cumulés peuvent être en cause. Voici des exemples de pathologie liées à la répétition:
Syndrome de la bandelette ilio-tibiale, SBIT ou syndrome de l'essuie-glace : Irritation de la bandelette latérale du genou, souvent secondaire à une surcharge d'activités en flexion-extension répétées du genou, surtout en mise en charge. il faut savoir que c'est lié à un effet de compression. Venir masser la bandelette sur le tiers inférieurs serait plutôt délétère car ça augmenterait le phénomène de compression.
Syndrome de la patte d'oie : Douleur médiale du genou au niveau des tendons de la patte d'oie et de leur bourse, associée à une surcharge en répétition d'activités de flexion/extension du genou.
Axe de traitement:
L'objectif est de limiter le nombre de cycles de mouvement irritants et de renforcer la tolérance.
QSM : Se fier aux symptômes pour doser l'effort.
Couper le volume global de course.
Fractionner l'entraînement (alterner course et marche) pour réduire le nombre de répétitions continues. Il est souvent possible de conserver une certaine intensité dans les segments courus.
Varier les surfaces de course30 ou pratiquer l'entraînement croisé pour réduire la spécificité des répétitions.
Pour la bandelette ilio-tibiale, éviter le dénivelé (montées et surtout descentes) et suivre une règle de non-douleur pendant l'activité est important.
3. Pathologies liées principalement à l'Amplitude
Ces blessures peuvent être déclenchées ou aggravées par des mouvements qui sollicitent les tissus au-delà de leur capacité dans certaines amplitudes, que ce soit par étirement, compression, ou manque de contrôle musculaire dans ces positions. Voici un exemple de pathologie liées à des problématiques d'amplitudes:
Tendinopathie des fléchisseurs de la hanche (Psoas-iliaque) : Douleur souvent liée à des flexions de hanche répétées ou à un étirement excessif.
Lombalgie du coureur : Douleur au bas du dos, pouvant être référée et parfois liée à une surcharge mécanique, incluant des mouvements répétés du rachis lombaire.
Lésions musculaires (d'origine non traumatique) : Atteintes des fibres musculaires et/ou fascias secondaires à une surcharge répétée ou à un mouvement à haute vitesse, pouvant être liées à l'étirement.
Tendinopathie ischio-jambiers (proximale) : Douleur près de l'insertion sur la tubérosité ischiatique, qui peut subir un stress compressif en flexion de hanche (amplitude).
Axe de traitement:
Le traitement vise souvent à améliorer la force et le contrôle musculaire dans les amplitudes concernées et à moduler les activités qui sollicitent ces amplitudes.
QSM : Ajuster l'entraînement en fonction des sensations.
Pratiquer l'entraînement croisé pour maintenir la forme sans solliciter les amplitudes spécifiques irritantes.
Éviter les activités à haute vitesse ou les côtes qui peuvent exacerber les symptômes dans certaines amplitudes.
Augmenter la cadence peut aider à réduire la charge d'impact et la contrainte sur certaines structures.
Le renforcement musculaire ciblé est crucial pour améliorer la capacité des tissus et le contrôle dans les amplitudes douloureuses.
Certaines pathologies ne rentrent pas parfaitement dans une seule catégorie et peuvent résulter d'une combinaison de ces facteurs :
La Tendinopathie d'Achille insertionnelle peut être considérée comme une pathologie de charge (propulsion) et d'amplitude, car elle est soumise à un stress compressif en fin d'amplitude de flexion dorsale.
Les Douleurs fémoropatellaires (DFP) sont souvent liées à une surcharge en mise en charge avec le genou fléchi, combinant ainsi la charge et l'amplitude du mouvement, ainsi que la répétition du cycle. Elles sont parfois classées avec les pathologies de charge ou de répétition.
L'adaptation du traitement dépendra de la Quantification du Stress Mécanique perçue par le coureur, en modulant les paramètres d'entraînement (Volume, Intensité, Type de stress, Amplitude, Répétition, Charge) qui semblent le plus contribuer à la surcharge pour sa condition spécifique. L'écoute des signes du corps (douleur, raideur, gonflement) reste le guide le plus fiable pour doser l'effort au quotidien et favoriser l'adaptation sans provoquer ou aggraver une blessure. Le dosage de l'exercice (mécanothérapie) est considéré comme la clé du succès dans le traitement des pathologies d'adaptation
Contrairement à beaucoup d'idées reçues l'arrêt de l'activité sportive n'est pas toujours la bonne solution.
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